j'aime bien boire,mais j'en profite pas longtemps,une heure,je sais pas

le probleme voyez vous,c'est que je commence a boire et que je ne ressens rien,et au detour d'un verre ou a defaut d'une bouteille,ça tourne,et s'embrouille un peu,et ça cogne un peu,s'agite obstinement,et

...rien

Je m'endors,au mieux le lendemain j'ai mal a la tete,au ventre qui ne peut plus accepter cette presence intruse

"tellement imbue d'elle meme que son corps n'accepte meme pas l'alcool"

alors,pendant une demie journée,ma vie ne tourne autour que de mon ventre et ce ce truc a ejecter,c'est devenu si naturel que je n'y pense meme pas,d'ailleurs je n'y ai jamais pensé

faut il etre humain pour etre a ce point egocentrique?

mais j'aime bien boire,parce que pendant un temps,j'ai juste mal au ventre,c'est presque agreable

une pause peut etre

j'aime bien fumer aussi,mais c'est pas pareil,je m'endors pas,ou alors je me reveille sans rien

j'ai jamais reussi a faire les choses dans leur juste mesure

bien obligée de faire avec

sur mon lit y'a un manteau,une ebauche de commentaire sur un poeme de Lamartine

a ses pieds y’a un sac en carton,avec des bandes,des compresses,un objet vaguement orange et noir

elle dit que c’est crade de tout le temps réutiliser les meme,elle dit qu’on doit utiliser une fois une compresse surtout si elle est « sale »,mais j’fais pas ça pour que ça guérisse,juste pour pas que ça me fasse trop mal quand vous vous emportez et me serrez  contre vous

y'a une couette en boule,et un drap rouge

par terre y'a des livres,des journaux,une calculette,un telephone,un tas de vetements

par terre c'est mon dépotoir

sur mon bureau y'a des paquets de clopes vides,deux briquets,un blanc,un bleu,des bouquins,un cendrier ,des pots a crayons remplis de pinceaux,feutres et autres,une boite de mouchoirs a la vanille(ça pue d'ailleurs),une gomme,des carnets pleins d'ennuis,du sirop pour la toux(je ne tousse pas),des cles,des classeurs vides

sur ma bibliotheque y'a le tome II de L'Idiot et l'integrale ou presque de Rabelais,on me tane pour que j'y mette des "trucs de filles",manque de chance,je ne me coiffe pas,me maquille pas,me parfume pas,sinon y'a un tas d'étiquettes de vetements

ds ma bibliotheque y'a des livres

sur mon armoire y'a les debris de mon enfance,dedans mes vetements,une partie

sur la commode y'a un pot avec des doses de zyprexa,a defaut d'y avoir des bonbons,une pile de cd,une chaine

dedans y'a des trucs que j'ai ramassés un peu partout,des bouts de cartions,des chutes de velours,des sacs plastiques,des morceaux de bois

a coté y'a l'autre bibliotheque,meme chose,livres,cd de Sibelius a Darkthrone ou Empyrium

sur les murs,tout ce que je n'ai pu entasser par terre,des dessins,listes,pages de magazines ou journaux qui ont retenus mon attention,pas mal de Unes du Charlie,ça met en joie le matin,des photos de l'hp,de n'importe qui et de n'importe quoi

au dessus de mon lit, coincée entre "l'Iraq ne joue pas le jeu" et "le theatre russe se modernise",une lune en plastique qui brille dans le noir,cadeau ,donc impossibilité de destruction ou d'ejection,cette lune me stresse,m'angoisse...mais etant donné qu'elle vient de la seule personne que je n'ai pas envie de blesser,je la garde

Marine,mon double mais en mieux,en plus ou en moins j’sais pas dit que ma maison est triste

« sans vie »

j’sais pas, elle est pleine de fleurs,fanées,de meubles un peu casses,elle est sombre

le jardin ne ressemble a rien,l’herbe n’est pas tondue,les arbres pas taillés,il est ne friche mais c’est mieux ainsi,on lui a coulé une dalle de beton sur la gueule alors on peut bien le laisser vivre encore un peu

ma maison est incongrue et évidente,d’une certaine maniere

j’aimerais bien etre assez  impudique pour te devoiler mon ame,mais je le suis seulement pour te montrer mes bras

j’suis desolée j’y arrive pas,j’voudrais pas qu’on ecorche encore une fois

mais crois moi, j’ai eu beau construire un mur entre toi et moi,entre les autres et moi, pour t’entendre j’dois me coller contre la pierre

et quand tous ensemble vous tapez contre, j’le sens

j’aime ma bulle,j’aime sa morsure

j’y suis habituée,je pourrai plus m’en passer

alors que dehors,ça me fais peur,tout peut arriver,j’y suis allée une fois,une vie

et je me suis mise a l’abri