je regne sur ma vie comme un dictateur sur ses sujets

plus rien ni personne ne me resiste,plus personne ne proteste

je ne demande plus rien a quiconque,je me donne les moyens de le faire

[alors forcement,je passe mon temps a peindre et a tacher mes livres avec la peinture,alors forcement,je ne me deplace plus,alors forcement j'en ai les moyens]

on ne m'empeche plus de rien,on ne me demande plus rien

je fais ce que je veux,quand je veux

me couche a sept heure et me leve a quatorze heure

je m'imbibe le cerveau a coup de whisky

je remplis mes poumons de fumée

je relis Nietzsche en l'insultant tout haut,je jette Descartes sur les murs et j'ampute Lolita des passages que je n'aime pas

je deverse du xanax et du zyprexa dans des tubes de smarties pour m'extasier enfin de leur drole de forme

j'ecris sur les murs de ma chambre

je ne range plus mes vetements dans l'armoire ou la penderie,je les laissent choir sur mon fauteuil et m'habille avec les premiers que j'ai sous la main

je ne vide plus ma poubelle,et tous les paquets de clopes vides,tous les papiers froissés s'amoncellent partout

je pietine avec allegresse mes cours de français,d'histoire

je passe deux heures au telephone avec un ami en lui repprochant tout et rien et en m'amusant de ses reactions,je m'esclaffe de son enervement,plusieurs fois il me menace de racrocher,je m'en fiche,lui dit,il reste une demie heure de plus

je mange du pain trempé dans du vinaigre,du jus de raisin dans des cereales

je prends des photos,joue avec et les supprime toutes

plus rien n'a d'importance et je me fiche de tout rater

"une cité n'appartient elle pas a son chef?

oui,a condition de regner seul sur un desert" tiré d'Antigone

alors,forcement mon desert est immense